Dans les coulisses de la Fondation Ronald McDonald
En 2021, en France, la première Maison de parents de la Fondation Ronald McDonald fête ses 30 ans. L'occasion pour Thomas Mejean, directeur exécutif de la Fondation, et Véronique Le Gac, responsable vie associative et soutien aux programmes, de nous raconter la Fondation.

Comment la Fondation Ronald McDonald a-t-elle vu le jour ?
Thomas Mejean : Elle a été créée en 1994 par le groupement des restaurants McDonald's à la suite de l'ouverture de la première Maison de parents de France, à Villejuif. L'action de la Fondation consiste à soutenir les familles d'enfants hospitalisés en construisant des Maisons de parents.

Et vous êtes sous l'égide de la Fondation de France ?
T. M. : Oui, c'est un acteur incontournable du paysage caritatif, qui encadre nos actions. La Fondation de France accomplit pour nous un important travail administratif, qui facilite la remontée des dons et le versement à la Fondation et à ses différentes entités (Maisons ou Parenthèse).
Quel est votre lien avec l'enseigne McDonald's ?

T. M. : Nous y sommes étroitement liés. D'abord, parce que nos actions s'inscrivent dans la politique portée par Ronald McDonald House Charities, à Chicago. Nous respectons la charte qui définit les caractéristiques d'une Maison de parents Ronald McDonald, comme la présence essentielle d'un membre de l'équipe dans nos Maisons 24 h/24.
Mais aussi parce que les restaurants McDonald's sont impliqués dans le financement et le fonctionnement de la Fondation et de ses structures, avec notamment la présence de franchisés et de représentants McDonald's dans les conseils d'administration. La Fondation Ronald McDonald, tout comme ses structures d'accueil, qui sont sous statut associatif, ont des entités juridiques indépendantes. Pour autant, elles sont toutes interdépendantes. Nous formons un écosystème de 80 salariés et de 150 bénévoles, coordonné et soutenu par la Fondation.

Quelles sont les missions et les actions de la Fondation ?

Véronique Le Gac : Notre programme porte sur trois axes : les Maisons de parents, la Parenthèse et le soutien associatif.
Les Maisons de parents permettent aux familles de rester unies lorsqu'un enfant est hospitalisé ; un élément clé dans le mieux-être de l'enfant malade. Il en existe 10 aujourd'hui en France.
La Parenthèse est une structure qui accueille les familles en journée. On en compte une en France, au sein de l'hôpital d'Arras.
Enfin, la Fondation Ronald McDonald soutient des associations œuvrant pour l'enfance et la parentalité. Après avoir soutenu plus de 1 000 associations depuis 1995, nous avons lancé en 2020 le Prix de la Fondation. Il repose sur un appel à projets portant sur une thématique (cette année, « Parent, enfant et maladie »), sur un président du jury (l'écrivain Anne-Dauphine Julian pour la première édition), et sur une dotation de 15 000 euros pour chacune des cinq associations lauréates, dont la mission est de prendre soin des familles.

Comment la Fondation est-elle financée ?

T. M. : Les restaurants McDonald's sont nos principaux financeurs. Chaque année, le GIE (Groupement d'intérêt économique) McDonald's Force fixe le pourcentage des bénéfices reversés. A cela s'ajoutent les dons des clients recueillis grâce aux urnes disposées sur les comptoirs et au système d'arrondi proposé aux bornes de commandes dans les restaurants. La possibilité existe aussi de faire des dons directement sur notre site Internet.
V. L. : Les restaurants accueillent également deux opérations pour soutenir la Fondation : les Journées Fondation, lors desquelles, durant trois jours, 1 euro est reversé pour chaque menu acheté (hors McFirst et Happy Meal), et l'opération Partage du Cœur.
T. M. : Au-delà des restaurants, de nombreux partenaires soutiennent notre action lors d'événements, comme le Gala de la Fondation, ou par le biais du mécénat financier, de compétence, ou en nature. Sans ces soutiens, la pérennité de la Fondation serait menacée.

Quels sont les enjeux de demain ?
T. M. : En 2019, nous avons mis en place un plan stratégique qui repose sur trois piliers. Tout d'abord, l'ouverture de nouvelles Maisons et le développement de notre mission. Après l'ouverture de la Maison Robert-Debré à l'automne 2021 (la dixième !), notre ambition est d'en ouvrir une autre d'ici 2030. Deuxième pilier : le renforcement de notre écosystème caritatif. 2021 a été l'occasion de mener des chantiers de fond, de consolider les liens entre les Maisons, la Parenthèse et la Fondation, de questionner nos pratiques et notre organisation en vue de progresser. Comme réalisations concrètes, nous pouvons noter la refonte du pilotage budgétaire, l'harmonisation des pratiques, comme la mise en œuvre de trames communes de rapport d'activité ou de fiches de postes. Cela passe par une transformation digitale assez importante, avec notamment la mise en place d'un outil de gestion identique pour toutes nos structures d'accueil.
Le dernier pilier de notre plan stratégique porte sur le développement de nos ressources et sur leur pérennisation. La recherche de nouveaux partenaires, en mesure de nous apporter des compétences et du matériel, en est un axe déterminant.
Notre objectif est de continuer à prendre soin des familles dans un contexte sanitaire difficile, en maintenant un lien fort entre les familles et nos équipes. Mais, surtout, nous ne devons pas perdre de vue que plus la Fondation sera connue, plus les gens seront sensibilisés à nos actions et plus cela suscitera la générosité.


Faire un don pour rapprocher les enfants hospitalisés de leur famille