Elles prennent soin des familles (épisode 4)
Karine Costa, directrice de la Maison de Nantes et Yolande Samson, directrice de la Maison de Strasbourg poursuivent cette série de témoignages conçue pour les 25 ans de la Fondation Ronald McDonald.

À la suite des autres directrices des Maisons de parents, elles racontent leur travail au quotidien ainsi que celui de leurs équipes et le rôle de la Maison dont elles ont la charge pour accompagner les familles d'enfants hospitalisés avec bienveillance.

 
Karine Costa, Maison de parents de Nantes

Karine Costa, Maison de parents de Nantes

La belle Équipe

Son parcours
Karine Costa a rejoint la Maison de parents de Nantes en février 2016, après avoir été directrice de structures médico-sociales en cancérologie pendant une dizaine d'années.

> Pour accueillir au mieux les familles et leur offrir écoute et bienveillance, rien ne vaut une équipe soudée, dont les membres sont toujours prêts à s'épauler. Telle est la philosophie de Karine Costa qui dirige la Maison en « bonne mère de famille ».
 
« J'ai fait le choix de former l'équipe de dix salariés pour que chacun soit polyvalent et autonome dans la Maison et puisse se charger aussi bien de l'accueil, de la décoration, de l'entretien, que du suivi des familles. Sa richesse est due à sa diversité. Elle se compose de membres jeunes et moins jeunes, et respecte la parité homme-femme. Cela aide au dialogue avec les familles. Un papa ira peut-être plus volontiers se confier à un homme, et des parents d'une vingtaine d'années aux membres les plus jeunes de la maison. Je n'ai pas choisi les salariés uniquement selon un strict critère de CV mais aussi sur leurs qualités humaines et leur motivation. C'est notre mission autour du bien-être des parents - l'accueil, la bienveillance - qui nous réunit. 
Nous formons nous-mêmes une sorte de famille, nous nous entraidons les uns les autres, car ce n'est pas toujours facile d'être face à la détresse des parents. Tous les mois, pendant quatre heures, nous nous réunissons, faisons le point, évoquons les difficultés rencontrées et préparons les événements qui se profilent. Pour une bonne cohésion d'équipe, deux fois par an, nous nous retrouvons autour d'un repas, l'occasion pour moi de les remercier pour leur engagement. »

Yolande Samson, Maison de parents de Strasbourg

Savoir regarder

Son parcours 
Yolande Samson a nourri sa vie professionnelle d'expériences multiples aussi bien dans le tertiaire, la culture ou le social. Une richesse qu'elle met au profit de la Maison de parents de Strasbourg depuis son arrivée comme directrice en 2004.

> Veiller au bien-être des familles est dans l'ADN des Maisons de parents. À Strasbourg, Yolande Samson a fait de l'écoute et de la bienveillance des vertus cardinales qu'elle s'emploie à mettre en pratique au quotidien afin que les familles s'autorisent aussi bien des moments de joie que de tristesse en se sachant toujours accueillis.

« À la fête du printemps, une maman me disait qu'une des qualités de l'équipe était sa capacité de voir dans un regard, sur un visage, si c'était une bonne ou une mauvaise journée et d'adapter son approche et son attention à la famille en fonction de son état d'esprit. Cela signifie, sur une même journée, passer de la joie à l'empathie puis de nouveau à la joie. L'expérience antérieure de chaque membre de l'équipe fait qu'il est plus ou moins préparé. Un nouveau membre de l'équipe commence par être observateur. Puis, lorsqu'il est prêt, il peut faire seul une admission. C'est une étape cruciale pour l'accueil des familles. On leur explique le fonctionnement de la Maison, on les écoute, et les rassure aussi sur le lieu dans lequel elles vont avoir à vivre. Au jour le jour, on va croiser des papas ou des mamans ; on leur demande comment ils vont, comment évolue l'état de santé de leur enfant. Je rappelle souvent à mon équipe qu'on peut dire un “ça va” d'un ton léger mais il faut être capable d'entendre derrière “non, ça ne va pas” et s'asseoir pour prendre le temps d'écouter. Pour les familles, il est facile de parler avec nous car nous vivons avec elles au quotidien les hauts et les bas qu'elles traversent. Cette solidarité, on la retrouve entre les familles qui font corps face à la maladie. Les repas partagés sont pour elles un vrai temps d'échange, de détente et de rire aussi. Et quand certaines culpabilisent de s'accorder un moment heureux, je leur dis “surtout pas, vous vous remplissez de sentiments positifs et quand vous arriverez à l'hôpital, c'est votre enfant qui en bénéficiera”. »

> Épisode 1 : Aurélie Grignard, directrice de la Maison de Toulouse et Edwige Cousty, directrice de la Maison de Limoges

> Épisode 2 : Alexina Guillodo, directrice de la Maison de Grenoble et Virginie Drouet, directrice de la Maison de Bordeaux

> Épisode 3 : Marie-Christine Bois, directrice de la Maison de Villejuif et Marie Verseils, directrice de la Maison de Marseille

> Épisode 5 : Audrey Lemoine, directrice de la Parenthèse d'Arras
Yolande Samson, Maison de parents de Strasbourg