Portrait Sylvie Vernois

« La Maison de parents Ronald McDonald à coté de Robert-Debré ouvrira ses portes au premier semestre 2020, et je ne peux que m’en réjouir. Notre hôpital s’occupe de patients de tout le bassin d’Île-de-France, et bien au-delà. Aujourd’hui, nous ne pouvons accueillir 24 h/24 qu’un seul des deux parents de l’enfant malade, et organiser des visites de la fratrie seulement de temps à autres. C’est une rupture difficile pour les familles : tandis que l’un des deux parents est au chevet de l’enfant, l’autre reste à leur domicile, souvent pour s’occuper des frères et sœurs. Une Maison de parents permet de tous les réunir quand ils le souhaitent. Ils peuvent y partager un repas, une nuit, loin de l’univers très médicalisé de l’hôpital, de ses bruits de pompes et de moniteurs… De plus, la proximité de la Maison et de l’hôpital est importante : à deux pas du petit malade, elle permet de venir le voir rapidement, sans contrainte de transport.

La Maison est une bouffée d’oxygène pour le parent qui passe ses journées à l’hôpital. Il y trouve le soutien et l’écoute des responsables et des bénévoles de la Maison, mais aussi la possibilité de partager avec d’autres parents. C’est un vrai break, qui lui donne un regain de force pour mieux revenir à l’hôpital le lendemain. Aujourd’hui, dans l’enceinte de l’hôpital, il n’est pas rare de voir une maman ou un papa se “laisser aller” : petit à petit, certaines ne se maquillent plus, d’autres ne s’habillent plus pour sortir… La Maison de parents aide à éviter cela. On y vient laver son linge, par exemple, voir un autre parent pendant que la machine tourne, boire un café, se préparer un repas. C’est important également pour l’enfant malade, car parfois il culpabilise d’imposer à sa famille son hospitalisation et l’arrêt d’une vie normale. Voir ses proches plus sereins, qui continuent à partager des choses, le soulage d’un gros poids. »